En 2019, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a élaboré le scenario « AfricaCase 2040 » qui repose sur les principes de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine avec une vision du continent pour un développement économique et industriel accéléré, inclusif et durable. Une croissance économique plus rapide va de pair avec la pleine réalisation d’ici 2030 des principaux Objectifs de développement durable (ODD).
Il s’agit de lever les différentes contraintes pour atteindre l’accès universel à des formes d’énergie modernes d’ici 2030 tout en mettant l’accent sur l’efficacité énergétique qui permet de soutenir la croissance économique et en opérant la montée en puissance des filières renouvelables qui constitue le futur électrique de l’Afrique.
À l’heure actuelle, la demande électrique en Afrique est de 700 térawattheures (TWh) dont 70% sont concentrés en Afrique du Nord et en Afrique du Sud alors que ce sont les autres pays d’Afrique qui connaissent la croissance la plus forte, cette demande atteint 2 300 TWh dans l’« Africa Case », soit plus de trois fois la demande actuelle.
Au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), plusieurs politiques et initiatives dans le domaine de l’énergie sont mises en œuvre, il s’agit en particulier des Politiques Régionales d’Energies Renouvelables et d’Efficacité Energétique adoptées en 2013 et de la révision en 2018 du Plan Directeur de Moyens de Production et de Transport d’énergie électrique avec l’identification de 75 projets régionaux prioritaires de lignes de transport haute tension et de centrales (thermiques et énergies renouvelables).
Le Burkina Faso s’inscrit dans cette dynamique avec la ferme résolution prise par le Gouvernement depuis 2016 de donner une nouvelle orientation à la politique énergétique avec une option claire d’une transition énergétique. Du reste, cette option est réaffirmée dans le Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) à travers le troisième pilier « Refonder l’Etat et améliorer la gouvernance » qui concentre les priorités d’action à mener afin d’améliorer différents domaines de gouvernance, de consolider la dynamique du développement du capital humain et d’améliorer la production des secteurs porteurs pour l’économie en vue de répondre efficacement aux besoins des populations. Cela est traduit plus spécifiquement à travers l’objectif stratégique 3.6 : « Améliorer le cadre de vie, l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux services énergétiques de qualité ».
Au Burkina Faso, le taux d’électrification national était de 25,24% en 2022, soit une hausse de 1,81 points de pourcentage par rapport à 2021. Le taux de desserte qui mesure la proportion de la population ayant effectivement accès à l’électricité dans les localités électrifiées est passé de 54,4% en 2021 à 57,8% en 2022. Cependant, la disparité existante entre le milieu rural et le milieu urbain est soutenue d’année en année malgré les efforts déployés pour l’électrification des localités rurales.
Une bonne partie des besoins énergétiques du pays est encore assurée par des combustibles fossiles et l’énergie provenant des pays voisins tels que le Ghana, la Cote d’Ivoire et le Togo à travers l’interconnexion électrique. L’énergie électrique importée représentait 59,6% de l’offre totale d’énergie en 2022.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a fait l’option de promouvoir le mix-énergétique à travers une meilleure valorisation de l’énergie solaire qui ne représentait que 6,3% de la production nationale d’énergie.
En effet, le Burkina Faso dispose d’un important potentiel en énergies renouvelables notamment le solaire qui offre la possibilité, à la fois, de résoudre des problèmes environnementaux et de réduire la dépendance vis-à-vis des carburants fossiles. Les sources d’énergie renouvelables étant autochtones, leur utilisation permettra sans doute au pays de se rapprocher de l’autonomie énergétique en limitant sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles qui sont importés.
Selon les statistiques, notre pays a un fort potentiel de production d’énergie à partir de sources d’énergie renouvelables estimé à 60% pour l’énergie solaire, 10% pour la biomasse et 30% pour l’hydroélectricité.
L’énergie solaire est la source d’énergie renouvelable la plus abondante au Burkina Faso, avec un ensoleillement quotidien de 5,5 KWh/m2 pendant 3000 à 3500 heures par an, et le gisement solaire est uniformément réparti sur le territoire national avec un rendement moyen estimé à 1620 KWc.
Cependant, au Burkina Faso, comme dans de nombreux pays de la région, l’essor des énergies renouvelables est ralenti à cause du manque de solutions pérennes de stockage d’énergie à grande échelle. L’un des principaux problèmes des énergies renouvelables est de maintenir l’approvisionnement tout au long de l’année, du fait des conditions climatiques de chaque saison et le stockage d’énergie demeure toujours une solution incontournable et complémentaire.
En vue de relever les défis énergétiques qui freinent les efforts du développement des pays africains, le ministère de l’énergie, des mines et des carrières du Burkina Faso réuni chaque année, et ce, depuis 2016, à Ouagadougou, tous les acteurs intervenant dans le domaine des énergies sur une même plateforme dénommée la Semaine des Energies et Energies Renouvelables d’Afrique (SEERA) pour mutualiser les efforts.